4. Par les prés et les bois de Bohême

Par les prés et les bois de Bohême nous promène dans des paysages chargés d’histoire. Des passages agités alternent avec des tableaux champêtres, lumineux et paisibles. Ces deux caractères musicaux se répondent jusqu’au final, optimiste malgré une note tragique revenant de façon persistante.

Ainsi les drames de la nature résonnent comme des échos lointains des drames nationaux. Les luttes des Bohémiens pour la liberté semblent surgir au détour des bosquets et des rivières.

Au début du XVe siècle, le prêtre Jan Hus, prédicateur brillant et linguiste érudit, traduit le Nouveau Testament en tchèque. Le pape réagit en prenant des mesures drastiques afin d’intimider la ville de Prague. Jan Huss est excommunié en 1411, puis condamné pour hérésie et brûlé vif en 1415, ce qui déclenche une révolte en Bohême.

Cinq croisades commandées par Rome ne parviendront pas à mater la résistance de la Bohême au joug du Saint-Empire romain germanique. Mais les disciples nationalistes de Jan Huss seront finalement écrasés en 1434, à cause d’une division au sein du mouvement.

Les Tchèques ont fait de Jan Huss l’allégorie de leur nation, résistant à l'oppression papale et impériale.

Transposé dans l’histoire biblique de la Rédemption, Par les prés et les bois de Bohême évoque la lutte entre le bien et le mal dans l’histoire de l’Église, du Moyen-Âge à nos jours. Pendant plus de douze siècles d’intolérance religieuse, Dieu soutient le courage des fidèles et l’héroïsme des réformateurs. Ainsi les effets bienfaisants de la liberté de conscience se font sentir jusqu’aux temps de la fin…